Le rôle de la France à l’ONU. [fa]
Savez-vous comment fonctionne le Conseil de sécurité des Nations unies ? A l’occasion de la présidence mensuelle du Conseil par notre pays, nous vous proposons aujourd’hui d’appréhender plus précisément le rôle que joue la France au sein de l’Organisation des Nations unies.
La France a été l’un des membres fondateurs de l’ONU à sa création en 1945. Elle appartient au Conseil de sécurité et y détient un siège permanent comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine. Elle joue à ce titre un rôle moteur sur nombre de sujets.
Elle est également représentée tant dans les autres organes principaux de l’ONU, qu’au sein de ses organes subsidiaires (élue au Conseil des droits de l’Homme et membre permanent de la Conférence du désarmement, par exemple).
La réforme des Nations unies
Les dernières crises ont confirmé le caractère central de l’ONU, mais elles ont également renforcé la nécessité de rendre l’organisation plus efficace, et plus représentative des équilibres mondiaux actuels. C’est pourquoi la France œuvre avec détermination pour une réforme du Conseil de sécurité.
Comme elle promeut la transformation du G8 en G13, elle défend actuellement un élargissement du Conseil de sécurité dans le cadre des négociations qui se sont ouvertes sur ce thème à l’Assemblée générale le 19 février 2009. La France soutient ainsi l’accession à un siège permanent de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde, et du Japon, ainsi qu’une présence plus importante des pays africains au Conseil de sécurité, notamment parmi les membres permanents. Se pose aussi la question de la présence d’un pays arabe au rang des membres permanents.
La France souhaite également qu’un travail de revue soit mené sur les Opérations de maintien de la paix (OMP) afin de les rendre plus efficaces et plus à même d’atteindre leurs objectifs. Elle a proposé à ses partenaires du Conseil, conjointement avec le Royaume-Uni, une réflexion sur la question.
En outre, le président de la République a proposé en 2013 un encadrement du droit de veto en cas d’atrocités de masse. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre 2014, Laurent Fabius a poursuivi le plaidoyer en faveur de cette proposition, à l’occasion d’une réunion co-présidée avec son homologue mexicain et avec l’objectif de rallier le plus grand nombre de soutiens.
Les droits de l’Homme
Dans le domaine des droits de l’Homme, la France a toujours joué un rôle particulier. Elle a inspiré la Déclaration universelle de 1948 et continue de se battre aujourd’hui pour leur respect dans le monde tant par son rôle moteur au sein du Conseil des droits de l’Homme que par son action au Conseil de sécurité.
Elle soutient également la lutte contre l’impunité pour prévenir de nouvelles exactions, et a contribué à la création de la Cour pénale internationale dont elle a été l’un des premiers Etats à ratifier le statut.
L’environnement et le dérèglement climatique
Sur la question de l’environnement et du dérèglement climatique, l’action de la France s’inscrit dans le cadre de l’Union européenne, qui joue un rôle de premier plan dans la mobilisation et la définition de solutions.
L’Union européenne et la France ont ainsi œuvré auprès des grands émetteurs de CO2 pour la ratification du protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. Ce protocole, qui vise à mettre en œuvre la Convention cadre sur le changement climatique adoptée au sommet de la Terre à Rio en 1992, demande aux Etats développés de réduire leurs émissions de CO2. Celle-ci a été la première à mettre en place un marché de permis d’émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre cet objectif.
Lors de la 19e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques de Varsovie (COP19), la France a été officiellement nommée pays hôte de la 21e conférence climat en 2015 : Paris Climat 2015.
L’aide publique au développement (APD)
L’aide publique au développement (APD) constitue une composante essentielle de la politique étrangère française.
A Monterrey en 2002, la France s’est engagée à augmenter son APD afin de favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire. Le gouvernement français s’est ainsi fixé comme objectif de hisser l’APD à hauteur de 0,7% du revenu national brut (RNB) en 2015.
La France mène une action diplomatique forte pour promouvoir des mécanismes internationaux innovants, susceptibles d’apporter des ressources additionnelles pour le développement : taxe sur les billets d’avion pour financer UNITAID ou Facilité internationale de financement pour la vaccination.
Le maintien de la paix et de la sécurité
Dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité, la France joue un rôle important en matière de désarmement. Elle a œuvré pour l’élaboration de nombreux traités, comme la Convention sur l’interdiction des armes à sous-munitions adoptée en 2008. Elle est très impliquée dans l’action pour le respect du régime de non-prolifération, et a joué un rôle clef dans l’adoption des différentes résolutions sur l’Iran et la Corée du Nord.
La France et le Royaume-Uni sont les deux premiers Etats à avoir ratifié le TICE (Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires) en 1998, et la France œuvre pour son entrée en vigueur.
La France est également le premier Etat à avoir décidé et mis en œuvre le démantèlement de ses installations consacrées à la production de matières fissiles pour les armes nucléaires. Elle soutient la reprise des travaux relatifs à la négociation d’un Traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.
Plus généralement, elle cherche à promouvoir avec constance un rôle ambitieux et efficace pour les Nations unies fondé sur le droit international et le consensus :
• lors de la crise irakienne en 2003, la France s’est opposée au recours unilatéral à la force et a prôné un rôle central pour les Nations unies ;
• ses forces militaires et de police sont fortement présentes à l’extérieur de ses frontières.
Au 31 décembre 2013, la France se plaçait au 26e rang des pays contributeurs de contingents (deuxième contributeur européen et deuxième contributeur parmi les membres permanents du Conseil de sécurité derrière la Chine) avec un total de 952 hommes déployés dans huit missions (essentiellement au Liban, FINUL). Six Etats francophones, la France, le Sénégal, le Maroc, le Burkina Faso, le Niger et le Bénin, figurent parmi les grands contributeurs.
La France contribue de manière significative au budget des opérations de maintien de la paix. En qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, sa quote-part au budget des opérations de maintien de la paix est supérieure à sa quote-part au budget régulier. Elle s’établit à 7,21% (contre 6,12% pour le budget régulier). La contribution des pays de l’Union Européenne s’élève à 36,69%.
La mission permanente de la France à l’ONU
Le représentant permanent ou le représentant permanent adjoint siègent au Conseil de sécurité, ainsi que dans tous les organes où la France est représentée. Ils s’expriment au nom de la France et défendent ses positions.
De leur côté, les experts de la mission française préparent et négocient les résolutions et textes adoptés par ces différents organes.
Pour suivre la présidence française du CSNU :
www.diplomatie.gouv.fr et www.franceonu.org
Et le hashtag Twitter : #FrPrez