"La France porte une diplomatie féministe, ambitieuse et résolue."

Je vous remercie Monsieur le président,

Je voudrais tout d’abord remercier le Gabon pour l’organisation de ce débat et saluer son engagement en faveur des droits des femmes et en faveur de l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité » de ce Conseil. Je remercie la Vice-Secrétaire générale des Nations unies ainsi que nos intervenantes pour leurs éclairages précieux, et, surtout, je voudrais saluer leur engagement quotidien.

La France est mobilisée pour la pleine mise en œuvre de l’ensemble des résolutions de l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité » dans toutes ses composantes. Et je tiens à cet égard à souligner trois points.

Premièrement, les femmes bâtisseuses de paix jouent un rôle fondamental et je veux saisir cette occasion pour leur rendre hommage à toutes. Il est intolérable que de nombreuses femmes soient encore prises pour cible en raison de leur engagement. Et la France appelle à mettre en place des mandats robustes et des ressources adéquates en matière de protection et en matière de participation des femmes dans les missions et les opérations des Nations unies.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité doit le réaffirmer d’une seule voix : il n’est pas acceptable que les droits des femmes et des filles soient bafoués. Aucune violence ne doit rester impunie. C’est pourquoi le Conseil de sécurité doit mettre plus systématiquement en place des sanctions contre les auteurs de violences sexuelles commises en temps de conflit. Ces violences peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Et nous saluons à cet égard le travail de la Cour pénale internationale contre les violences sexuelles.

Enfin, la France se félicite de l’engagement du Secrétaire général des Nations unies en faveur de la participation pleine, égale, substantielle et effective des femmes dans les processus de paix. Nous appelons à intégrer l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité » de façon transversale dans l’ensemble du système des Nations unies. Nous saluons à cet égard le rôle moteur d’ONU Femmes, mais également du Département des opérations de paix et du groupe informel d’experts du Conseil de Sécurité sur les « Femmes, Paix et Sécurité ».

Monsieur le président,

Comme le souligne le rapport du Secrétaire général, les femmes subissent de plein fouet les conséquences de la multiplication des conflits, des coups d’états, des déplacements de populations. Face à cette situation, la France porte une diplomatie féministe, ambitieuse et résolue. Et nous refusons tout fatalisme et souhaitons agir concrètement :
Nous avons co-présidé avec le Mexique comme ma collègue l’a rappelé, sous l’égide d’ONU Femmes, le Forum Génération Egalité en 2021, il a permis de mobiliser plus de 40 milliards de dollars de financements qui étaient inédits. Un Pacte sur les femmes, la paix et la sécurité et l’action humanitaire, a été lancé à cette occasion et nous appelons bien sûr tous les Etats à le rejoindre.

Comme l’ensemble des intervenants l’ont également rappelé ce matin, face aux violences faites aux femmes, il ne suffit pas de s’indigner, il faut agir. Et il faut des moyens. La France soutient, à hauteur de 6 millions et demi d’euros sur la période actuelle, le Fonds mondial pour les survivantes de violences sexuelles liées aux conflits, qui a été cofondé par le Dr Denis Mukwege et Nadia Murad.

Enfin, la France soutient la participation des femmes à l’ensemble des opérations de maintien de la paix. Elle s’engage à poursuivre ses efforts en matière de féminisation du personnel mais également en faveur de la représentation des femmes, à tous les niveaux de responsabilités dans ces opérations. C’est l’un des axes centraux de notre troisième plan d’action national sur l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité », que nous avons adopté en 2021.

Monsieur le président,

Dans la lignée des engagements communs endossés cette année, soyez assurés de notre mobilisation indéfectible pour la pleine mise en œuvre des engagements et des résolutions « Femmes, paix et sécurité ».

Je vous remercie.