L’exposition "Simplement Afghanes" au CNAM [fa]

À partir du 12 mai, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et l’organisation non gouvernementale (ONG) Afghanistan libre proposent, sur les grilles du 292 rue Saint-Martin, l’exposition Simplement Afghanes. Présentant une série de photographies réalisées par des femmes afghanes, paysannes, enseignantes ou employées d’Afghanistan libre, cette exposition donne à voir leur quotidien au travers de rencontres ou de situations saisies sur le vif, comme autant de témoignages indirects de leur condition de vie et de celle de toutes les femmes vivant dans un pays qui, depuis 35 ans, ne connaît plus la paix.

Fondée et présidée par Chékéba Hachemi, ancienne ministre du gouvernement Karzaï, qu’elle quittera en 2009 en dénonçant la corruption, l’ONG Afghanistan libre mène depuis 1996 des actions en faveur des femmes directement sur le terrain. Avec pour objectif principal et pilier de toutes ses initiatives l’accès à l’éducation, Afghanistan libre souhaite permettre aux femmes d’acquérir savoir et autonomie pour accéder à l’emploi et participer entièrement aux décisions touchant leurs familles, leurs communautés et, à terme, leur pays. De cette volonté, d’autres projets se sont développées, comme l’accès à la santé, et la participation à des activités épanouissantes et génératrices de revenus, également synonymes d’une place plus significative au sein de la société afghane.

Les clichés constituant cette exposition, réalisés dans le cadre des activités organisées par l’ONG, sont comme des regards jetés par-dessus l’épaule, d’où surgit une réalité poignante, reflet tant d’un quotidien difficile à la banalité effrayante, que des victoires anodines auxquelles l’espoir s’accroche malgré tout. Tranches de vies serties dans un contexte inquiétant, ces images contribuent à nous rappeler que dans ce pays qui survit depuis des dizaines d’années à la croisée des ambitions et conflits politiques, idéologiques ou religieux, des femmes luttent quotidiennement contre toutes les formes de violences dont elles sont victimes et pour le respect de leurs droits.

Présentée une première fois au Cnam de Lyon en 2012, cette exposition affirmait déjà la volonté de l’établissement de rappeler que, pas plus que de vivre dans un pays en guerre, être victime de violence parce qu’on est une femme est une chose normale. Trois ans plus tard, l’émotion qui se dégage de ces clichés reste vive. D’une part, parce que depuis lors, bien peu de choses ont changé. Mais aussi parce qu’à l’époque, Chékéba Hachemi s’inquiétait de l’évolution de la situation des femmes après le départ des forces étrangères présentes en Afghanistan, programmé pour 2014.

Publié le 31/05/2015

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