Afghanistan : la paix ne peut se construire au milieu du chaos, de la violence et de la barbarie [fa]

AFGHANISTAN - INTERVENTION DE NATHALIE BROADHURST REPRÉSENTANTE PERMANENTE ADJOINTE CHARGÉE D’AFFAIRES A.I., AU CONSEIL DE SÉCURITÉ - New York, le 6 août 2021

Je vous remercie Monsieur le Président,

Je tiens d’abord à vous remercier pour l’organisation de cette réunion à un moment critique pour l’Afghanistan et je remercie Deborah Lyons ainsi que Shaharzad Akbar pour leurs présentations poignantes. Je salue également la présence parmi nous du représentant permanent de l’Afghanistan. La France condamne avec la plus grande fermeté les récentes attaques, de plus en plus nombreuses, qui ont endeuillé les Afghans et les Nations Unies dont l’emprise à Hérat a été touchée la semaine dernière. L’assassinat ce matin du chef de service de la communication du gouvernement vient s’ajouter à la longue liste de crimes abominables commis aux cours des dernières semaines. Nous avons entendu de Deborah Lyons, de Shaharzad Akbar et du représentant permanent de l’Afghanistan l’extrême gravité de la situation.

Nous l’avons dit maintes fois dans cette enceinte, le niveau de violence actuel n’est pas acceptable. La paix ne peut se construire au milieu du chaos, de la violence et de la barbarie. Chaque nouvel attentat amoindrit les chances de paix. Nous appelons donc les responsables de cette violence, les Taliban, à mettre fin à leur offensive militaire et à réduire immédiatement la violence, comme ils s’y sont engagés. La paix ne saurait être possible sans un cessez-le-feu préalable pour garantir des discussions apaisées.

Les rapports récents, et notamment ceux de la MANUA dont je salue ici le travail remarquable, montrent une augmentation des attaques contre les civils et une gradation dans la barbarie. La protection des civils, en particulier des femmes et des enfants, la protection des infrastructures civiles sont une priorité absolue. J’aimerais rappeler que nous ne saurions accepter que les responsables de ces exactions restent impunis. Ils devront rendre compte de leurs crimes. Il ne saurait y avoir d’impunité face aux violations massives des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Nous savons qui sont les responsables de cette barbarie, ce sont les Taliban, ils ont pris des engagements et nous attendons de leur part qu’ils les respectent, que ce soit en faveur de la réduction de la violence ainsi que de la rupture de tous liens avec les groupes terroristes. A cet égard, je rappelle que la liste du comité de sanctions 1988 ne saurait être modifiée qu’à l’aune de l’engagement réel en faveur de la paix de tous ceux qui y sont inscrits.

Cette dégradation vient s’ajouter à une situation humanitaire extrêmement préoccupante elle aussi. Les conséquences de l’épidémie de COVID19 continuent à se faire sentir en Afghanistan, ainsi que celles de la sécheresse. La souffrance de la population afghane doit être entendue et une aide apportée, et pour cela, l’accès des personnels médicaux et humanitaires à l’ensemble des personnes dans le besoin, de même que leur protection, doivent être garantis. Le respect du droit international humanitaire, des Droits de l’Homme et de la liberté de la presse, par toutes les parties n’est pas négociable.

Enfin Monsieur le Président, je souhaiterais rappeler que la paix ne saurait être durable sans respecter plusieurs conditions. Les discussions doivent se faire dans un environnement apaisé, confiant, elles doivent se faire en présence de tous ceux concernés et sur la base des gains démocratiques de ces vingt dernières années. Je pense en particulier aux femmes qui ont toute leur place et nous attendons que tous les formats de négociations convoqués leur permettent une participation pleine et entière.

En conclusion Monsieur le Président, je voudrai rappeler que la France est déterminée à se tenir aux côtés de l’Afghanistan et de tous ses partenaires pour contribuer à faire progresser le chemin de la paix.

Je vous remercie.

Publié le 08/08/2021

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